Travailler ensemble pour trouver des solutions régionales aux problèmes régionaux !
Abuja, 14 avril 2022 – Les lampions du Premier Forum international annuel sur le développement de la région du lac Tchad se sont éteints hier, à Abuja, dans la capitale fédérale nigériane. Pendant deux jours, quelques 300 acteurs de premier plan et décideurs, au niveau local et international, des gouverneurs et autres partenaires du Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad, de la CBLT, de la Banque mondiale se sont retrouvés pour échanger et débattre autour des progrès accomplis, de l’harmonisation des stratégies et de nouvelles solutions face aux crises multidimensionnelles complexe qui affectent la région du bassin du lac Tchad.
Cette rencontre, en format hybride (présentiel et virtuel) a été conjointement organisée par la CBLT et les gouvernements du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad à travers le Projet de relance et de développement de la région du lac Tchad (PROLAC) et le Programme multisectoriel pour du Nord-Est Nigeria (MCRP), tous deux financés par la Banque mondiale. Elle a regroupé autour de la même table les praticiens du développement afin de plancher sur la meilleure stratégie de développement et les solutions opérationnelles efficientes pour remédier aux défis du changement climatique et des conflits, soutenir le redressement économique, réparer le tissu social et répondre aux besoins des groupes des groupes les plus vulnérables dans le bassin, notamment les femmes et les enfants.
« Bassin du lac Tchad : changement climatique, sécurité, résilience et redressement économique » a constitué le thème de cette session inaugurale. Ainsi, pendant ces deux journées, représentants et experts des gouvernements centraux, des responsables locaux, des universités et des académies, des organisations internationales, de la société civile et tous les acteurs travaillant à ras sol avec les populations affectées par la crise ont travaillé d’arrache-pied pour trouver des solutions communes pour cette lancinante question du développement du bassin du lac Tchad. Des questions relatives aux impacts du changement climatique et des meilleures mesures d’adaptation et de résilience aux enjeux de paix et de sécurité, en passant par la gouvernance locale et la cohésion sociale, ce premier Forum a permis d’engager un dialogue constructif autour des idées et des solutions à mettre en œuvre pour faire face à ces problèmes urgents.
Dans son discours d’ouverture, le vice-président de la République fédérale du Nigeria, le professeur Yémi Osinbajo, invité d’honneur de la cérémonie, a insisté sur la nécessité d’intensifier le partenariat et la collaboration, lesquels sont à la base du succès de toute entreprise, car aucun Etat ou organisation n’est capable, à lui-seul de venir à bout de ces défis multidimensionnels complexes auxquels fait face le bassin du lac Tchad. La crise dans la région du lac Tchad exige un changement vers une planification humanitaire et de développement plus intégrée qui s’attaque aux besoins immédiats et aux causes profondes des défis persistants. « La collaboration, la coopération et la synergie entre nos pays et les parties prenantes de la région et du Sahel sont les actions clés qui détermineront la rapidité et l’efficacité de l’instauration de la stabilité économique, de la paix et de l’endiguement de la crise humanitaire », a déclaré M. Osinbajo.
« Toutes nos réussites dans notre lutte contre le terrorisme illustrent ce que nous pouvons accomplir en travaillant ensemble. Nous devons donc continuer à nous appuyer sur cet esprit de coopération dans d’autres domaines d’intervention et tisser des liens encore plus forts pour partager les informations et les leçons de nos différentes expériences. »
La coopération et la coordination régionales sont en effet les clés. Et ce n’est pas un hasard si tous les intervenants à cette cérémonie d’ouverture ont enfourché ces chevaux, entonnant comme un leitmotiv la nécessité de la coopération et de l’intégration régionale. Pour le secrétaire exécutif de la CBLT, l’heure est aux solutions régionales aux problèmes régionaux. « Sachant pertinemment qu’aucun pays ne peut surmonter seul son fardeau, nous devons faire preuve de notre volonté collective et nous tenir ensemble dans la solidarité et la complémentarité. Nous devons renforcer notre coopération et redoubler d’efforts pour résoudre les problèmes de changement climatique, d’insécurité, d’inégalité, de genre, de gouvernance, de pauvreté et de chômage des jeunes, entre autres, afin de pouvoir travailler sur les éléments constitutifs d’une prospérité future commune », a déclaré l’ambassadeur Mamman Nuhu.
Le Forum ne s’est pas contenté de rendre compte des progrès accomplis par le PROLAC ; il a aussi discuté des initiatives nationales et régionales existantes et de l’harmonisation de ces stratégies, des nouvelles initiatives et d’une éventuelle coopération plus étroite pour renforcer l’impact de la stabilisation. Il a également inclus une discussion sur la façon d’augmenter la résilience climatique dans la région du lac Tchad. En outre, il a aussi constitué une plateforme informelle pour des échanges de haut niveau et de nouvelles formes de collaboration et de coopération entre États membres, la CBLT et les partenaires techniques et financiers (PTF). Car, c’est ensembles (gouvernements, organisations internationales, monde universitaire, entreprises et société civile…) que nous devons travailler pour relever ces défis de manière innovante – « un terrain d’entente pour des problèmes communs » est la voie à suivre.
Le Forum international annuel sur le développement du lac Tchad, qui se tient une fois par an, s’est achevé par la publication d’une déclaration finale intitulée « Déclaration d’Abuja ». La seconde édition est prévue pour l’année 2023, à Niamey, République du Niger. Et le contenu sera communiqué ultérieurement.