Clap de fin pour le projet « GEF-PNUD-CBLT »
N’Djamena, 27 janvier 2024 – Le projet « Appui à la CBLT pour l’amélioration de la gestion du Lac Tchad », communément appelé Projet CBLT-GEF-PNUD- a tenu son sixième comité de pilotage, dans la salle de réunion de l’Hôtel Amitié, sous la présidence du Secrétaire général du ministère de la production et de la transformation agricole, représentant le ministre de l’eau et de l’assainissement, Premier commissaire du Tchad auprès de la CBLT et Président en exercice du conseil des ministres des pays membres de la CBLT.
Ce 6eme et dernier comité de pilotage du projet CBLT-GEF-PNUD- qui a enregistré la participation d’une trentaine de participants dont les Premiers commissaires des Etats membres de la CBLT ou leurs Représentants, les points focaux nationaux de la CBLT ou leurs représentants, les principaux responsables du Secrétariat exécutif de la CBLT, les représentants du PNUD, des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) de la CBLT, des Organisations des femmes et des jeunes bénéficiaires du pays hôte, ainsi que l’équipe de l’Unité de gestion du projet (UGP), vise notamment à faire le point sur le niveau d’exécution global du projet, à examiner et valider les conclusions et recommandations de l’évaluation finale avant de procéder à la clôture de ce projet lancé en 2019.
Co-financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et mis en œuvre par la CBLT, le projet régional intitulé « Amélioration de la gestion du Lac Tchad par la mise en œuvre du Programme d’Action Stratégique pour le Bassin du Lac Tchad pour renforcer la résilience au changement climatique et réduire le stress sur les écosystèmes » — selon
son appellation longue – a été initié pour appuyer la CBLT et ses Etats membres à parvenir à une gestion éco systémique, intégrée et résiliente du bassin du lac Tchad à travers la mise en œuvre des réformes politiques, juridiques et institutionnelles convenues mais également des investissements aptes à améliorer la qualité et la quantité de l’eau, protéger la biodiversité et pérenniser les moyens de subsistance.
Toutefois, son lancement en novembre 2019 a sérieusement souffert des restrictions liées au COVID 19 prises par les États, telles que les difficultés de déplacements à l’intérieur des pays ainsi que des entrées et sorties, et le ralentissement des activités au niveau du PNUD et de la CBLT ainsi que des administrations publiques nationales.
De surcroit, le développement et la mise en œuvre des activités génératrices des revenus basées sur l’exploitation des ressources naturelles, ont beaucoup souffert de l’insuffisance des résultats escomptés dans l’exécution de la convention signée pour leur mise en œuvre.
Toutes ces contraintes n’ont cependant entravé la réalisation des objectifs généraux assignés, grâce notamment à l’engagement de l’équipe du projet avec l’accompagnement des experts des états membres et de la CBLT.
Des efforts appréciables que n’a pas manqué de relever le Représentant Résident Adjoint du PNUD au Tchad, M. JOS DE LA HAYE, dans son allocution :
« Au regard des rapports annuels présentés, on peut sans risque de se tromper affirmer que le projet a permis d’atteindre des résultats importants pour la préservation et la réhabilitation des écosystèmes du bassin du lac Tchad.
En effet, le projet régional CBLT-GEF-PNUD a notamment permis le renforcement des capacités de planification de la CBLT et de ses Etats membres, notamment à travers le processus de révision du Programme d’Action Stratégique, le développement d’un Cadre Transfrontalier pour la Réduction des Risques de Catastrophes et d’un Plan d’Action Régional sur la Biodiversité.
Les appuis du projet ont aussi permis de créer au profit des communautés des opportunités de revenus basées sur l’exploitation rationnelle des ressources naturelles. Ces initiatives pilotes ont permis non seulement de démontrer le potentiel des plantes invasives dans le renforcement des moyens de subsistance des populations mais aussi des bénéfices de la réduction de la pression humaine sur la durabilité des écosystèmes »
Prenant la parole, le Secrétaire exécutif de la CBLT a, pour sa part, tenu à remercier tous les partenaires pour leur soutien continu et leur inestimable contribution en faveur des populations du bassin du lac Tchad, durement affectées par une confluence de crises.
Sans trop s’attarder sur le niveau de mise en œuvre du projet, les résultats atteints, les difficultés et les défis, l’ambassadeur MAMMAN NUHU a souligné quelques résultats phares dont la mise à jour du Programme d’action stratégique (PAS) qui prend en compte les enjeux émergents du bassin du lac Tchad. Ce document stratégique, a-t-il poursuivi, a été adopté par le 68ème Conseil des ministres et endossé par le sommet des Chefs d’Etats et des gouvernements de la CBLT, tenu à Abuja en novembre 2022, et constituera, pour les quinze prochaines années, le cadre programmatique de référence pour cette institution en charge de la gestion harmonieuse du lac Tchad et des autres ressources environnementales.
Il a aussi pointé le renforcement des capacités techniques des experts de l’ensemble des Etats membres de la CBLT sur la gestion intégrée des ressources en eaux dans un contexte de changement climatique ; la formation et la sensibilisation des usagers des ressources du bassin sur les techniques rationnelles d’exploitation des ressources et de gestion des conflits ; l’amélioration des moyens de subsistance des communautés à travers des projets pilotes d’activités génératrices de revenus (AGR) basées sur une exploitation rationnelle des ressources.
Au total, a conclu le Secrétaire exécutif de la CBLT, « le projet a permis le développement et la mise en œuvre de 33 microprojets dans les états membres, dont 7 en lien avec la lutte et la valorisation des plantes envahissantes et 26 AGR pour un montant d’environ 420 000 000 francs CFA, touchant directement près d’une dizaine de milliers de personnes (dont près de la moitié femmes) organisées en 76 groupements de femmes et d’hommes… »
Ouvrant les travaux, le représentant du ministre de l’Eau et de l’assainissement, Premier commissaire du Tchad auprès de la CBLT et Président en exercice du Conseil des ministres des pays membres de la CBLT a remercié toutes les personnes ayant fait le déplacement du pays de Toumaï et s’est félicité de ce partenariat stratégique entre la CBLT, ses états membres, le Fond pour l’Environnement Mondiale (FEM) et le PNUD et. Cette collaboration, a-t-il souligné, a permis d’atteindre les objectifs assignés au projet CBLT-GEF-PNUD.
« Au moment de dresser le bilan et conformément aux rapports périodiques qui nous ont été transmis, nous sommes heureux de constater que l’ensemble des composantes du projet a été effectivement mise en œuvre. Ce qui a fortement contribué au renversement de la tendance de dégradation des ressources du lac et du renforcement de la résilience des écosystèmes et des populations face aux effets du changement climatique. »
Enfin, le cadre opérationnel du projet mis en place a favorisé une implication totale des experts nationaux dans la mise en œuvre et le suivi des activités et une appropriation des acquis du projet pour la pérennisation des acquis du projet.
Le représentant du Premier commissaire du Tchad auprès de la CBLT a conclu son intervention en invitant tous les Etats membres à adopter ensemble une stratégie de capitalisation assortie d’une feuille de route devant permettre la duplication des acquis du projet et assurer la cohérence de ses interventions avec les autres programmes en cours dans le bassin du lac Tchad, afin, qu’au finish, le lac Tchad finisse par retrouver ses fastes et éclats d’antan.
A la fin de ses travaux, le Comité de Pilotage a entériné l’état de mise en œuvre du PTA 2023 et le rapport d’activités du projet, avant d’adopter les résolutions suivantes :
Mandat donné au SE/CBLT pour travailler avec les points focaux nationaux pour la validation du rapport de l’évaluation finale du projet ;
Validation de la prolongation du projet pour une durée de 3 mois (jusqu’au 31 mars 2024) ;
Autorisation pour le transfert des matériels et équipements acquis dans le cadre du projet à la CBLT;
Approbation du processus engagé par la CBLT et le PNUD pour l’obtention des financements (GEF 8) pour une seconde phase du projet ;
Responsabilisation des points focaux pour le suivi des activités résiduelles et la capitalisation des acquis du projet.