La qualité de l’eau au cœur d’un atelier régional à la CBLT
L’accès à une eau potable de qualité est une condition essentielle de développement. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement figure en bonne place parmi les objectifs de développement durable. En effet, l’ambition est de garantir, d’ici 2030, l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous, et d’assurer une gestion durable des ressources en eau. Plus facile à dire qu’à faire. Notamment dans le bassin du lac Tchad où l’accès à cette rare ressource est un élément majeur dans l’amélioration de la résilience des populations face aux effets néfastes des crises et des catastrophes naturelles, ainsi qu’aux impacts du changement climatique. Forte de cette conviction, la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), au-delà de ses missions régaliennes de gestion durable et équitable des ressources en eau et autres ressources environnementales du bassin du lac Tchad, s’évertue, au quotidien, à éduquer, à créer des infrastructures, et à obtenir l’adhésion nécessaires à la réalisation de ce noble objectif. Un travail de longue haleine, avec notamment l’appui de ses partenaires, qui vise à ce que les décisions appropriées sur la saine gestion de cette rare ressource deviennent la règle, et que la sécurité ainsi que la qualité de l’eau soient assurées pour tous.
C’est le sens de cet atelier régional de formation et de partage d’expériences sur la surveillance de la qualité de l’eau par satellite et sur l’utilisation du Portail de l’UNESCO (XXXX) sur la qualité de l’eau, tenu dans la salle de conférences de la CBLT, à N’Djamena, du 12 au 15 décembre 2022.
Regroupant les experts de la CBLT et d’autres organismes de bassin en Afrique (Autorité du lac Tanganyka, Commission internationale du bassin du Congo-Oubangui-Sangha, Autorité du bassin du Niger) ainsi que les professionnels de l’eau, les spécialistes de l’environnement et de la santé, les décideurs, les chercheurs et autres parties prenantes des pays membres de ces différents organismes de bassin, il vise à renforcer les capacités techniques et humaines en matière de surveillance de la qualité de l’eau. Plus prosaïquement, il permettra aux apprenants d’acquérir des connaissances théoriques sur l’approche innovante de la surveillance de la qualité de l’eau douce en utilisant l’observation de la terre par satellite ; d’acquérir des compétences pratiques pour l’utilisation du Portail de l’UNESCO sur la qualité de l’eau et d’interpréter les données et les produits qui sont mis à disposition par le portail ; de manipuler les produits du portail et fournir une analyse synthétique des dynamiques spatiales et temporelles des différents paramètres de qualité des eaux mesurés afin de soutenir la prise de décision concernant la gestion de l’eau et des écosystèmes liés à l’eau, d’étudier les possibilités de duplication de portail sur d’autres cours d’eau transfrontaliers en Afrique, etc.
Le but ultime étant, d’une part, de promouvoir des approches innovantes de surveillance de l’eau douce, afin de remédier au manque de données et d’informations sur la qualité de l’eau, au niveau local, national, régional et mondial, et pour le partage des données en accès libre. Et d’autre part, de faciliter l’élaboration de politiques et de priorités de gestion fondées sur des données scientifiques et sur la protection de la qualité de l’eau et des écosystèmes, pour la gestion durable des ressources en eau, et pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), notamment ceux ayant trait à l’eau potable, l’assainissement, les écosystèmes et la biodiversité.
Mis en place grâce aux expertises scientifiques et techniques de l’Institut national de recherche pour le développement (IRD), du Centre national d’études spatiales (CNES), de l’Institut français de la biodiversité (OFB), de l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), de l’institut français de la recherche scientifique (CNRS) et la société Magellan, le Portail de l’UNESCO sur la qualité de l’eau est un outil scientifique innovant, qui permet à la CBLT et à ses Etats membres de surveiller les ressources en eau et autres ressources naturelles du bassin du lac Tchad, contribuant ainsi à leur gestion durable.
Ce portail de l’UNESCO sur la qualité de l’eau dans le bassin du lac Tchad, qui présente à la fois des données d’observation de la terre par satellite et des données de surveillance in situ de la qualité de l’eau, a été développé dans le cadre du projet intersectoriel BIOPALT (Biosphère et patrimoine du lac Tchad) de la CBLT, financé par la Banque africaine de développement.