Projet de relance et de développement de la région du lac Tchad (PROLAC)

CONTEXTE
La région du lac Tchad souffre d’indicateurs économiques et de développement médiocres par rapport aux moyennes des quatre pays. Les infrastructures présentent des lacunes importantes, l’accès aux services de base est faible et les ressources naturelles et les moyens de subsistance sont gravement touchés par le changement climatique. La situation est exacerbée par l’insécurité qui prévaut depuis 2009 en raison des activités des insurgés et qui empêche plus de 49 millions de personnes d’atteindre leurs moyens de subsistance dans la pêche, l’élevage et l’agriculture.

OBJECTIF DU PROJET
L’objectif de développement du projet est de contribuer au redressement de la région du lac Tchad en soutenant la coordination régionale et le suivi des crises, la connectivité et les moyens de subsistance agricoles dans certaines provinces de la République du Cameroun, de la République du Tchad et de la République du Niger.

L’objectif global de développement du programme de la région du lac Tchad (PROLAC) est de soutenir les plateformes de coordination nationales et régionales et le renforcement des capacités locales, de contribuer à rétablir une mobilité et une connectivité rurales durables et de renforcer le rétablissement des moyens de subsistance agricoles dans certaines provinces du Cameroun, du Tchad et du Niger. Il favorisera également le partage des connaissances et le dialogue régional grâce à une plateforme de données hébergée par la Commission du bassin du lac Tchad, tout en renforçant l’autonomisation des communautés grâce à l’engagement des citoyens, aux activités de cohésion sociale et aux travaux publics à forte intensité de main-d’œuvre. Le PROLAC contribuera à la réhabilitation des routes rurales et des petites infrastructures de transport, et favorisera les investissements productifs en aidant les producteurs agricoles à augmenter leur productivité dans les zones de polders au Tchad, l’exploitation des zones d’oasis au Niger, et dans les zones proches du rivage du lac Tchad dans l’Extrême-Nord du Cameroun.

CINQ COMPOSANTES

• améliorer l’environnement propice à l’atténuation des risques, à la prévention des conflits et à la réduction de la pauvreté autour du lac Tchad par le biais d’une coordination régionale et d’une plateforme de connaissances/suivi ;
• améliorer la connectivité des zones éloignées et défavorisées par des investissements durables dans les travaux de réhabilitation des routes rurales et des petites infrastructures de transport ;
• soutenir le rétablissement des moyens de subsistance agricoles à l’aide d’investissements productifs et agricoles ciblés (polders, oasis et étangs) ; et
• renforcer l’autonomisation des communautés par l’engagement des citoyens, les activités de cohésion sociale et les travaux publics à forte intensité de main-d’œuvre (TIPM).

ZONES D’INTERVENTION DU PROJET :
Cameroun (Région de l’Extrême Nord), Tchad (Lac, Kanem, Hadjer Lamis, et Chari Baguirmi) Niger (Régions de Diffa et Zinder)

BÉNÉFICIAIRES :
Le projet se concentrera sur les communautés dans les zones d’intervention sélectionnées autour du lac Tchad qui ont subi un impact négatif en raison des conséquences de la crise de Boko Haram et/ou d’autres conditions de la FCV et du changement climatique. Le nombre total de bénéficiaires du projet est estimé à 213.000 bénéficiaires directs et 1.450.000 bénéficiaires indirects.

DURÉE
5 ans

COÛT TOTAL DU PROJET :
170,00 millions de dollars US

PARTENAIRES FINANCIERS
L’Association internationale de développement de la Banque mondiale (IDA)

Sous-composante 1a : Renforcement des capacités institutionnelles et du suivi et de la diffusion des données au niveau régional (5 millions d’USD équivalents)

1. Cette sous-composante assurera (a) la mise en place d’un Secrétariat pour le Développement de la région du lac Tchad qui apportera un soutien général à la coordination, à l’amélioration de la capacité des acteurs régionaux et nationaux, et un dialogue politique et opérationnel à l’intérieur et autour de la région du lac Tchad ; et (b) l’exploitation et la maintenance d’une plateforme stratégique, analytique et de suivi permettant de favoriser l’échange de connaissances, la collaboration et les partenariats. Cette sous-composante sera mise en œuvre par la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT).
2. Les principaux objectifs de l’UMOP du PROLAC de la CBLT seront les suivants : (a) Diriger l’élaboration, l’opérationnalisation et le suivi d’une vision commune du développement de la région du lac Tchad ; (b) Faciliter la création de connaissances en partenariat avec la Commission du bassin du lac Tchad, les groupes de réflexion concernés et les universités des trois pays du projet, ainsi que les enseignements tirés de la mise en œuvre du PROLAC et d’autres programmes de développement en cours d’exécution dans cette région ; (c) Assurer la tenue régulière d’ateliers d’apprentissage et d’élaboration, de suivi et de partage de la vision pour les pays de la région du lac Tchad afin d’évaluer et d’examiner la mise en œuvre de la mission et de coordonner et convenir des prochaines étapes ; et (d) Contribuer à une meilleure compréhension du système interdépendant de la région du lac Tchad en commandant des études sur les modèles opérationnels ou les enseignements tirés de la mise en œuvre du projet.
3. Conformément aux principaux objectifs susmentionnés de cette composante, les principaux domaines d’action de la Plateforme des Connaissances et de Suivi des Données seront les suivants : (a) Engager des dialogues avec des institutions universitaires et de recherche sur la région du lac Tchad, en particulier un dialogue sur la manière de passer d’une réponse humanitaire à une réponse de développement dans la région ; (b) Informer les décideurs de la région sur les décisions d’investissement et orienter la vision d’un développement durable dans la région du lac Tchad ; (c) Produire des preuves par la recherche de solutions opérationnelles novatrices dans la région du lac Tchad (telles que les technologies de l’information et de la Communication [TIC]) ; (d) Renforcer les capacités des pays et des institutions en matière de collecte de données, y compris la collecte, la compilation et la diffusion de données géospatiales ; (e) Assurer la gestion des connaissances ainsi que le suivi et l’évaluation pour la région du lac Tchad et le Programme de la région du lac Tchad ; (f) Établir des partenariats entre les acteurs de l’aide humanitaire et du développement ; et (g) Consolider et accroître la capacité de la CBLT à devenir un solide « groupe de réflexion et de connaissances » sur les questions et les discussions concernant la région du lac Tchad, au-delà des questions de gestion de l’eau et des ressources. Les principales fonctions de la plateforme sont décrites plus en détail ci-dessous :
4. Création, suivi et intégration d’une base de données par le biais d’une plateforme hébergée sur le Web : La Plateforme (y compris le matériel informatique, les logiciels, la connectivité, les ensembles de données, l’accès à l’expertise et la formation) facilitera l’informatisation des données, la compilation d’ensembles complets de données spatiales (par exemple, le Système d’Information Géographique [SIG] et la détection à distance) et temporelles provenant de sources mondiales, régionales et locales, y compris en temps réel (par exemple, à partir de données d’observation de la terre et de crowdsourcing).
5. Dialogue avec les institutions universitaires et de recherche, collecte de données, renforcement des capacités et diffusion :  La plateforme des Connaissances établira des liens étroits avec les universités de chaque pays riverain du lac Tchad et soutiendra la recherche et les études d’importance stratégique pour la région du lac Tchad. Pour ce faire, des évènements de partage, des conférences, des forums et des voyages d’étude seront régulièrement organisés. Par ailleurs, la plateforme soutiendra la collecte de données dans les secteurs des ressources naturelles et du changement climatique, de la prestation de services et de la gouvernance, de la justice et des terres, du développement économique, de la sécurité et du pouvoir. La plate-forme peut également commander des études concernant la région du lac Tchad en fonction de priorités convenues dans un ou plusieurs des domaines thématiques suivants : gestion de la terres et de l’eau (incluant le changement climatique et la recherche sur le financement climatique), la prestation de services, le pouvoir et la gouvernance, la sécurité et la justice, et le développement économique, des études sur la portée et l’étendue de la plateforme, des études sur les disparités en matière de genre dans chacun de ces secteurs, ainsi que des études sur le suivi régional et la validation des données. La plateforme organisera également des formations et des ateliers destinés aux pays et aux institutions afin de renforcer leurs capacités en matière de collecte de données, y compris la collecte, la compilation et la diffusion de données géospatiales. Une liste des ateliers offerts sera incluse dans le MEP.
6. Organisation d’un Forum International Annuel sur le Développement de la région du lac Tchad. Sur le modèle d’autres événements internationaux existants (Par exemple le Forum de Dakar et la Conférence de Munich sur la sécurité), la CBLT organisera une conférence annuelle qui vise à mettre en place une plate-forme de discussion destinée aux acteurs actifs de la région du lac Tchad. La conférence réunira chaque année des acteurs et des décideurs locaux et internationaux de haut niveau, qui comprennent entre autres, des représentants des ministères fédéraux du Cameroun, Tchad, Niger et Nigéria, la CBLT et la Banque mondiale, ainsi que des gouverneurs et d’autres intervenants. Ce forum permettra de (i) présenter les progrès du PROLAC, (ii) discuter des initiatives régionales et nationales existantes et de l’harmonisation de ces stratégies, et (iii) discuter et planifier de nouvelles initiatives, et de la coopération existante et possible pour renforcer l’impact de la stabilisation. Elle comprendra également une discussion sur la manière d’accroître la résilience au climat dans la région du lac Tchad. Au-delà des discussions et des débats, le forum servira également de plateforme informelle d’échanges de haut niveau entre les États membres de la CBLT et entre les États membres et les partenaires techniques et financiers (PTF). Le forum sera organisé à la suite du Forum des Gouverneurs.

La plateforme comportera une section consacrée à la recherche et à la mobilisation de financements en faveur du climat (tels que les financements internationaux basés sur les performances en matière de séquestration des gaz à effet de serre et plus particulièrement du carbone – Fonds Bio Carbone, secteur privé, etc.). Ces fonds pourraient alors leur permettre d’augmenter les investissements et d’assurer la durabilité des activités du projet dans la région