2021 Célébration de la Journée mondiale de l’eau
La Journée mondiale de l’eau, qui a lieu le 22 mars de chaque année depuis 1993, a été adoptée en 1992 par l’Assemblée générale des Nations unies. Cette journée est l’occasion idéale pour tirer la sonnette d’alarme sur les nombreuses pressions qui pèsent sur ce patrimoine commun et ce droit humain fondamental, mais aussi pour sensibiliser à la nécessité de le préserver. Une ressource bleue qui, à l’instar du lac Tchad, se raréfie drastiquement sous les effets conjugués du changement climatique et des pressions humaines de toutes sortes.
L’édition 2021 était axée sur le thème « Valoriser l’eau ». Ce thème vise à magnifier la valeur de l’eau, source de vie et de toute activité sur Terre. L’eau est utilisée dans nos foyers, pour notre alimentation, notre culture, notre santé, notre éducation, notre économie ou notre environnement, et à ce titre, l’homme en dépend exclusivement. D’où l’urgence de protéger l’eau de toute forme de pollution et de surexploitation. En plus de la crise climatique, environnementale, sécuritaire, sanitaire et sociale que connaît le bassin du lac Tchad depuis quelques années, les utilisations multiples et irrationnelles des ressources en eau peuvent conduire à une catastrophe. Il est donc nécessaire d’attirer l’attention de tous les utilisateurs, dans les différents contextes, sur l’importance de mieux protéger cette ressource fragile, pour le bénéfice de tous.
Conformément à sa mission de promouvoir une meilleure gestion des ressources en eau et des autres ressources environnementales du bassin du lac Tchad, le LCBC ne pouvait rester en marge d’un tel événement. Il s’est tenu à N’Djamena, au Palais du 15 janvier, sous la tutelle du Ministère de l’Hydraulique Urbaine et Rurale du Tchad. La CBLT y a participé à travers ses programmes et projets, notamment le projet BGR (Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles, un organisme de recherche allemand, qui met en œuvre un projet sur la gestion durable des ressources en eau dans le bassin du lac Tchad). LCBC a animé un stand et a participé à tous les événements (présentations, diffusion de documentaires, expositions). Le thème national au Tchad était « Le rôle de l’eau en milieu rural : comment la protéger ? ».
Bien que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement soit documenté comme un droit de l’homme, la plupart des habitants du bassin n’ont toujours pas accès à des services d’approvisionnement en eau potable de qualité. Selon le Ministre de l’Hydraulique Urbaine et Rurale du Tchad, Mme Tahani Mahamat Hassan, lors de son discours d’ouverture des festivités, « des efforts sont faits pour augmenter significativement le taux d’accès à l’eau potable ». Malheureusement, l’approvisionnement en eau potable des populations du Bassin reste un défi. Les pays membres ne disposent pas d’infrastructures d’eau et de services d’assainissement dignes de ce nom. Dans le bassin du lac Tchad plus que partout ailleurs, des milliers et des milliers de personnes meurent chaque année de maladies liées à l’eau, faisant de l’eau insalubre l’une des principales causes de décès.
Bien que source de vie, de développement, d’économie et d’éducation, l’eau est malheureusement encore trop souvent une source de pauvreté, de maladie et de mort. Dans le bassin, plus que partout ailleurs, l’eau potable, l’assainissement et une meilleure hygiène restent des défis. Les risques sanitaires liés aux maladies hydriques résultant de certains comportements tels que la défécation en plein air ou le manque d’hygiène contribuent largement à la propagation de certains virus ou bactéries responsables de maladies telles que la polio, la dysenterie, la diarrhée ou le choléra.
La préservation des ressources en eau est donc l’affaire de tous et nécessite un engagement collectif concret de la part de tous les acteurs et gouvernements. La Charte de l’eau du bassin du lac Tchad, qui constitue une feuille de route pour l’utilisation rationnelle et solidaire des ressources en eau dans le bassin du lac Tchad, a été élaborée. Elle exige avant tout une gestion intégrée, transversale, multi-acteurs et multisectorielle. La CBLT s’engage pleinement à renforcer le dialogue politique sur les questions de l’eau et à promouvoir la gestion durable et équitable d’une ressource inestimable, à travers la communauté d’intérêts qui lie ses Etats membres sur l’amélioration des conditions de vie des populations et surtout la promotion de la bonne gouvernance, la diplomatie de l’eau, la coopération, la solidarité et l’intégration.
En effet, la valeur de l’eau va bien au-delà de son prix. C’est un bien dont la valeur est innombrable et complexe pour tous les aspects de notre vie. Négliger un seul de ces aspects, c’est courir le risque de mal gérer cette ressource limitée et irremplaçable. D’où son rôle crucial dans la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies et des objectifs de l’accord de Paris sur le changement climatique. Tout porte à croire qu’avec le réchauffement de la planète, l’eau sera de moins en moins abondante dans les décennies à venir. Il est donc important de protéger cet élément naturel, de limiter les sources de pollution et de lutter contre son gaspillage.